Un "kyste" à Mont-Saint-Aignan ?
Partageant cette menace avec notre-Dame-des-Landes, la ferme des Bouillons occupée depuis 4 mois ( "des légumes, pas du bitume") est sous le coup d'une ordonnance de requête d'expulsion depuis ce jeudi 18 avril.
Les occupants de la ferme, 300 hommes et femmes si on compte tous les membres de l'association qui ont adhéré à ce projet de tous âges, jeunes diplômés de l'agronomie et sans emploi, étudiants, retraités, scientifiques, artistes, salariés, chômeurs, sont tous des "lanceurs d'alerte" que le monde politique ferait bien d'entendre. Si le cas est si délicat, c'est que ces centaines de citoyens appuyés par des milliers de signataires alertent sur la réalité dans les faits des belles paroles d'"apprentis politiques" (pour être gentil...) sourds à la vigilance citoyenne de LEURS électeurs. A moins que ce ne soit plus grave.
Un des trois arguments de salubrité publique d'Auchan pour évacuer la Ferme est que les toilettes ne sont pas raccordées au réseau public ! Effectivement, il se fait là au contraire, comme dans nombre de rassemblement publics exemplaires pouvant accueillir des milliers de personnes, une expérience de toilettes sèches dont tous ceux qui l'ont découvert pourront témoigner - arrêt du gaspillage d'eau, aucune odeur que celle des copeaux, utilisation du fertiliseur récolté comme un des meilleurs pour le maraichage ! Non contents d'être des Robinsons raisonnables, les occupants font oeuvre de pédagogie !
"Le terrain est classé en zone à urbaniser mais pas en zone urbanisable, car il manque des réseaux." Ce qu'Auchan veut se dépêcher d'obtenir, bien sûr. Ou quand un symbole de "civilisation" devient son contraire.
Ce totalitarisme du raccordement en rappelle d'autres : nous ne voulons pas d'un monde où l'on nous "tient" par tous les fils et tuyaux possibles de réseau imposés. Ou ceux qui disent "non merci" à la fuite en avant et oui à des alternatives plausibles et avérées sont qualifiés de dangereux, expulsables à tout moment par les forces de l'ordre alors qu'ils ne sont engagés que dans une résistance légitime pour l'intérêt commun.
Outre la contradiction des équipes politiques, iI y a aussi un symbole qui touche nombre d'habitants de la CREA. Construire au-delà de la ceinture de la quatre-voies des plateaux-nord de l'agglomération de Rouen, de l'autre côté de Ferrero, Mac Do, des sièges des grands "consultants" internationaux, sur les terres agricoles restées jusque là indemnes, en bordure de forêt des jardins familiaux, sans pour le coup les consulter du tout, eux, est insupportable, tant du point de vue du sens commun que du respect des voix exprimées.
La position majoritaire de l'association est de tout faire pour sauver cette ferme et installer un ou des maraichers en AMAP, parmi d'autres projets. Ceci ne devra pas dédommager de l'enquête pour connaitre le ou les mouton(s) noir(s) du conseil municipal ayant eu des intérêts à laisser vendre la ferme à la famille Mulliez et à ses projets de bétonnage, alors même que la dernière propriétaire, 85 ans, sans doute harcelée, est venue voir la municipalité PS-EELV dès son élection en 2012 (date à laquelle s'est faite la vente et non pas 2007 comme le répète France 3 dans son reportage du 18 avril).
Une occupante périodique
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.